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BLOG-NOTES LITTÉRAIRE d'ÉRIC ALLARD : Chroniques de livres – Formes brèves – Infos parodiques – Poésie & Chanson…
Les Belles Phrases participent à l’opération Lisez-vous le Belge ?
La campagne de cette deuxième édition court du 1er novembre au 6 décembre 2021.
Rappel des objectifs :
« célébrer la diversité du livre francophone de Belgique (…) faire (re)découvrir au grand public, toutes générations confondues, un panel varié de genres littéraires : du roman à la poésie, de l’essai à la bande dessinée, des albums jeunesse au théâtre ».
Merci à Clara Emmonot et Morgane Botoz-Herges (chargées de communication), à Nicolas Baudoin (chargé de programmation), du PILEn !
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Tristan ALLEMAN, Sidérales,
recueil de poésies, Traverse, Bruxelles, 2018.
Par Paul Guiot.
Une couverture de Véronique Goossens.
Avec « Sidérales », Tristan Alleman nous emmène dans un monde de douceur, d’amour et de nature. La relative simplicité du lexique, la fluidité des phrasés procurent à ses poèmes une musicalité presque suave.
Laisser tes yeux se perdre
en l’eau d’un temps si pur
Que vibre enfin la larme
en tes lueurs infantes
D’un arc-en-ciel intense
et recouvrant le monde
Oh oui le monde oh oui
tant tel qu’il soit immense
Ainsi je me te vois
au miroir de tes yeux
Toute multicolore
et toute fine d’eaux
Au point de n’être plus
en frêle matador
Qu’un homme aimant qui t’aime
et qui t’aime plus fort
Et plus fort et plus fort
et plus fort très encore
Norge nous parlait de plumes, d’oie et d’oiseaux libérés ; Tristan lui emboîte le pas, à sa manière. L’amour les oiseaux, les prénoms de femme sont autant de prétextes à se lancer dans le vide. Qu’importe si le sujet a déjà été visité mille fois, pourvu qu’on ait l’ivresse des sons qui donnent aux mots une lumière nouvelle. N’est-ce pas là que réside un des secrets du poème ?
Les textes en prose alternent avec les vers scandés. Les répétitions sont fréquentes. Tristan en use comme s’il voulait se rendre compte de l’effet que procure la texture des verbes sur le tympan, ou savourer la beauté intrinsèque des mots qu’il emploie. Chemin faisant, l’auteur fait monter la sauce incantatoire tout en finesse.
Les chats
Sur les toits naissent les chats
Les chats naissent sur les toits
Qu’un vieux peintre s’apitoie
Sur leur sort, sur leurs émois
Sur leur plainte et leurs ébats
Qu’un vieux peintre, qu’un vieux roi
De leurs yeux qui n’ont pas froid
Peignent le nocturne effroi
De l’aveugle monde en proie
Aux félines et troubles voix
Au fol et félin combat
Sous la lune qui flamboie
Sous la lune et sur les toits
La nuit, quand viennent les chats
En lisant Sidérales, maintes fois j’ai entendu la voix de Ferré, ou un air de Bossa. Sans forcer le passage, la musique s’est superposée au texte.
Ecrits dans un espace de 25 ans, Sidérales est le fruit d’un temps et d’un labeur dont le poids ne se ressent à aucun instant, tant la légèreté reste de mise. Bel exemple de patience à m(’)éditer…
Pour en savoir davantage…
Le recueil sur le site de l’éditeur :
Le recueil primé, évoqué dans Le Carnet :
Paul Guiot.
PS
(de la rédaction des Belles Phrases)
Paul Guiot anime deux chroniques sur notre plateforme culturelle :
https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/category/breves-de-lecture-par-paul-guiot/
et
https://lesbellesphrases264473161.wordpress.com/category/breve-decoute-par-paul-guiot/