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LE RIRE DU JEUNE CROCODILE
Que savons-vous du temps des colonies ? Celui où plusieurs familles belges sont parties au Congo ? A travers un témoignage de première main, Jean-Marie Dubertz raconte son enfance passée en Afrique et revient sur une kyrielle de souvenirs répartis sur une décennie, prouvant que la réalité émerveille parfois davantage que la fiction.
Au Congo belge, pas encore Zaïre ou république démocratique du Congo, il est né en 1950 à Coquilbatville et, en compagnie de ses parents et de son frère, a vécu sur un bateau plutôt que dans une maison. A l’instar de nombreux réfugiés d’aujourd’hui et brusquement, sa famille a dû tout abandonner pour survivre.
Mais là n’est pas le propos de son ouvrage ! A travers ses yeux d’enfant, il voit la situation se muer progressivement et ne peut pas s’empêcher d’accumuler une série de questions auxquelles il aimerait trouver des mots rassurants. Que se passe-t-il dans ce qui ressemblait à ses yeux à un paradis terrestre ?
Pourquoi tellement de haine ? Assurément, il apporte des réponses actuelles aux interrogations d’alors et ne perd jamais de vue qu’un récit doit demeurer passionnant. Pour cela, il fait preuve d’un style fédérateur, sans temps morts et sans digressions afin d’aller à l’essentiel. Plusieurs photographies donnent à voir les visages aimés. In fine, « Le rire du jeune crocodile » se veut un témoignage d’un morceau de l’histoire belgo-congolaise, qui préfère les anecdotes et les détails du quotidien aux grands faits ancrés dans les manuels scolaires.
Au fil des pages, l’auteur nous parle des jeux pratiqués en Afrique, des amis de collège, de la fille du commissaire, des punitions corporelles, des escapades fiévreuses, du boy qui travaille auprès d’eux ou d’un brasier dans la brousse. Pie Tshibanda a signé une préface qui apporte énormément de pertinence à ce livre.
Ed. Traverse -188 pages Daniel Bastié
in Bruxelles Culture / août 2018
et photos souvenirs de la présentation du 20 juin au Witloof Bar du Botanique'...
Jean-Marie Dubetz, Daniel Simon et ses invités.
Merci à Christian Machiels, direction Pierre de Lune.
